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Un patchwork végétal recouvre le toit d’un groupe scolaire parisien

par MICHEL DESFONTAINES, LeMoniteur.fr, 24 janvier 2014

La projection au jet doit être suffisamment précise pour épouser les découpes précédemment tracées. Photo: Michel Desfontaines Source: wwwlemoniteur.fr

La projection au jet doit être suffisamment précise pour épouser les découpes précédemment tracées.
Photo: Michel Desfontaines
Source: wwwlemoniteur.fr

Pour verdir les toitures terrasses d’un bâtiment éducatif, la ville de Paris a fait appel à la technique de l’hydromulching. L’émulsion contenant le végétal et les activateurs biologiques est appliquée en quelques minutes avec une extrême précision.

C’est un bien curieux manège qui se déroule sur les toits du groupe scolaire Keller-Bullourde dans le XIème arrondissement de la Capitale. Sous un immense filet noir tendu sur des piquets de bois pour protéger le chantier contre les oiseaux, deux hommes, lance « d’incendie » en main et tuyau noir d’un pouce et demi sur l’épaule, arrosent un substrat de pouzzolane d’une émulsion verte tout en suivant les courbes d’un tracé matérialisé à la bombe orangée. Le jet est suffisamment précis pour épouser les formes complexes des plans de l’atelier de paysage Artémise et les carrés des zones stériles matérialisés par les bordures métalliques.

Préparation in situ

Les deux intervenants de l’entreprise Valeur Environnement plantent des tapis de sedum… au jet ! Ils mettent en œuvre la technique, dite de l’hydromulching (brevet Euro Tec).

Dérivé de l’hydroseeding, procédé de végétalisation des grands talus par projection, elle trouve ses applications dans la création de couvertures végétales de petites dimensions sur des surfaces situées à de grandes hauteurs, difficilement accessibles.

L’opération de végétalisation du groupe scolaire par émulsion concerne une superficie totale de 1 100 m2, répartie sur 6 toitures terrasses dont les surfaces varient de 60 à 200 m2. Le produit est préparé in situ, dans une cuve malaxeuse à pales de 4 400 l. installée sur le plateau d’un camion Man de 26 t.. Une vingtaine de minutes seront suffisantes pour réaliser le mélange contenant les fragments de sedum.

Le produit prêt-à-semer est ensuite projeté par une pompe dans un tuyau, à 4-5 bars de pression, dont la longueur peut atteindre 60 m, l’émulsion pouvant « monter » jusqu’à 26 m de haut. L’application sur les 60 m2 de la terrasse de l’école la plus haute a duré une quinzaine de minutes, le substrat de 10 cm d’épaisseur, mélange de compost et de pouzzolane ou de brique pilée, ayant été précédemment projeté par une souffleuse.

Des semences « autochtones »

Le plan de végétalisation d’une des 6 terrasses expérimentales du groupe scolaire s’articule selon trois types de massifs répartis en un patchwork d’une douzaine d’îlots imbriqués les uns dans les autres. Outre les tapis de sedum couvrant 218 m2, le paysagiste a introduit deux groupes de plantes poussant naturellement dans la capitale, leurs graines ayant été sélectionnées et récoltées par le Conservatoire botanique de la ville de Paris.

FOCUS

Fiche technique

  • Maître d’ouvrage : Direction de l’urbanisme de la ville de Paris
  • Entreprise générale : Léon Grosse
  • Paysagiste : Atelier de paysage Artémise
  • Expertise : Conservatoire botanique de la ville de Paris
  • Hydromulching : brevet Euro Tec
  • Entreprise paysagère : Valeur Environnement
  • Surfaces traitées (sedum) : 1 100 m2
  • Hauteurs : 15 à 24 m
  • Végétaux : sedum (hydromulching), origanum vulgare, antennaria diolia, diantus arenarius, diantus plumarius, saponaria ixymoldes,iris tectorum
  • Durée du chantier : 12 jours

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