par SABRI BENDIMERAD, 16 mars 2013
Visite des Fermes Lufa à Montréal, Mars 2013
Participants: Alena Prochazka et Sabri Bendimérad
Les Fermes Lufa proposent des paniers hebdomadaires d’assortiments de légumes saisonniers pour des particuliers ou des collectivités, produits dans des serres sur les toits d’un immeuble commercial d’une surface de 31000 pieds carrés. Elles se trouvent dans un quartier d’entrepôts et de grands bâtiments logistiques à Montréal. On y trouve aussi bien du commerce de gros de fruits et légumes que de la vente de meubles de salon kitch… Le quartier est une enclave bordée par un grand boulevard. Le stationnement des véhicules occupe l’espace vide laissé entre les bâtiments. Ceux-ci sont en béton préfabriqués ou en brique. Le réseau électrique est visible comme dans n’importe quelle zone industrielle d’Amérique du Nord On cherche l’entrée. Sur le côté, en face de la rue ou sur le boulevard ? L’occasion de voir les serres sous tous les angles. De l’extérieur, celles-ci coiffent le bâtiment de brique, rappelant les logements construits pour la cité manifeste de Mulhouse par Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal. Les plaques des sociétés s’affichent sans distinction typographique : au 2ème étage, se situent les Lufa Farms, inc. ! Un escalier mène à un étage où l’on trouve l’accueil, le conditionnement et l’expédition ainsi que des bureaux dans une grande salle où des cagettes vides font office de décor. La visite est impromptue mais nous sommes accueillis par une personne qui nous conduit aux serres.
Avant de rentrer, il faut tremper ses chaussons de protection dans un bac de décontamination. Ici, on ne plaisante pas avec le germe¹ ! A l’intérieur, les plants de tomates suspendus s’enroulent dans la structure des serres. Les poivrons de couleurs variées montrent tous les états de maturation. En cette fin de matinée d’un début Mars, on entre dans la partie chaude de la serre. De l’autre coté d’une paroi de verre, la partie “froide”. On nous signale que l’on y cultive les jeunes pousses qui font le bonheur des restaurants qui proposent la cuisine bio, même si l’appellation est interdite aux cultures hors sol. Le slogan des fermes est frais local et responsable. Des boîtes à bourdons sont posées en hauteur signalent l’origine des insectes qui butinent les cultures hydroponiques. …Les serres et la partie commerciale du RDC et du 1er étage semblent bénéficier d’un apport de calories et l’eau est récupérée². Nous n’avons pas de données précises sur le bénéfice énergétique de cette symbiose programmatique, mais l’expérience fait figure de symbole d’une nouvelle manière de penser le territoire et la ville dont la silhouette constitue la toile de fond et le décor alentour …Comme le disent eux-mêmes les responsables de Lufa : Notre vision est celle d’une ville remplie de fermes sur les toits. On attend avec impatience l’ouverture d’une nouvelle serre sur les toits à Laval près de Montréal !
1: “Nous avons une profonde aversion envers l’utilisation d’herbicides, de pesticides et de fongicides pour combattre les insectes ou les champignons. Ainsi, nous visons l’utilisation de solutions alternatives pour ces problèmes tel que l’utilisation d’autres insectes, de certaines bactéries naturelles, des moyens pour combattre les mauvaises herbes et un protocole rigide pour l’entretien d’une aire propre et sans problème.” (Extrait de la section « La science sous-jacente » du site Internet https://lufa.com/science_lufa)
2: “Nous récoltons l’eau de pluie qui tombe sur la serre et nous la faisons circuler à nouveau pour l’irrigation de nos plantes. Il y a plusieurs raisons: nous ne voulons pas ajouter un fardeau à la ville autant pour l’utilisation de l’eau que pour le rejet de l’eau usée et nous ne voulons pas ajouter de nutriments dans l’eau de la ville afin d’éviter la prolifération d’algues.” (Extrait de la section « La science sous-jacente » du site Internet https://lufa.com/science_lufa)