par ADRIEN POUTHIER, lemoniteur.fr, 4 avril 2013
Anne Hidalgo a inauguré en compagnie d’Allain Bougrain Dubourg jeudi 4 avril la toiture végétalisée du futur centre commercial Beaugrenelle imaginé par Valode et Pistre.
“Bon c’est vrai pour l’instant, on dirait un paysage de steppe d’Asie centrale”, concède Anne Hidalgo en riant. Il n’empêche, la surface végétalisée de la toiture du futur centre commercial Beaugrenelle (15e arrondissement de Paris) inaugurée jeudi 4 avril par la première adjointe au maire de Paris chargée de l’urbanisme est déjà impressionnante.
Perchés à une trentaine de mètres au-dessus de la Seine, les 7000 m2 de verdure représentent déjà la plus grande surface de toiture végétalisée de la capitale. Et si les espèces de plantes soigneusement sélectionnées pour être les plus adaptées au milieu peinent encore à se développer à cause du froid persistant, on imagine sans mal que l’idée des ses concepteurs de faire du lieu une mini-réserve naturelle se concrétisera sans mal. Le centre commercial Beaugrenelle sera alors à la fois un outil commercial et un outil de préservation de la bio-diversité.
Ce “pré haut” comme l’ont surnommé ses concepteurs servira de refuge à des oiseaux familiers : merles, mésanges, verdiers, rouges-gorges, pigeons, moineaux, troglodytes mignons, accenteurs mouchets.
Une réalisation dont Bernard Michel, P-DG de Gecina est particulièrement fier. “C’est une réalisation très importante pour la capitale. Le bâtiment est déjà certifié HQE et BREEAM Very Good. Mais cette toiture végétalisée apporte une dimension supplémentaire en termes de développement durable. Rendez-vous compte, 7000 m² c’est l’équivalent d’un terrain de football. Et c’est surtout une surface qui représente 10% du plan de végétalisation de Paris. Gecina a une responsabilité environnementale et nous voulons participer à la politique de la ville.”
Techniquement cette toiture se compose d’une couche de 40 cm de terre naturelle posée sur un drain qui assure la récupération et le stockage des eaux pluviales qui resserviront pour arroser les plantes. Viennent ensuite l’isolant et la membrane d’étanchéité. Ce qui n’a pas représenté de difficulté particulière pour les concepteurs.
“Bien sûr nous avons pris en compte le poids supplémentaire (4000 t ndlr) que représentent des tonnes de terre humide sur 40 cm d’épaisseur. La structure est donc renforcée, explique Denis Valode, l’architecte (avec Jean Pistre) du projet. Mais le plus grand défi c’était surtout de réaliser un toiture qui ne présente aucune “émergence”, que tous les éléments techniques soit masqués. Tout a été déménagé au niveau inférieur et au sous-sol ou intégré dans le jardin.”
L’impression d’étendue végétale sans contrainte du lieu, qui ne sera pas ouvert au public, se trouve ainsi renforcée. Une vision dont ne pourront profiter que les habitants des tours mitoyennes.