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Des logements attrapent la lumière pour tendre vers l’énergie positive

par MILENA CHESSA et ERIC LEYSENS, lemoniteur.fr, 26 février 2013

Façade est sur rue. Photo: Luc Boegly Source: www.lemoniteur.fr

Façade est sur rue.
Photo: Luc Boegly
Source: www.lemoniteur.fr

La Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) a inauguré le 25 février une opération de 17 logements sociaux dans le 11e arrondissement. Panneaux photovoltaïques, miroirs réflecteurs et puits de lumière, les solutions techniques mises en œuvre par l’agence d’architecture Baudouin Bergeron permettent d’estampiller le bâtiment Bepos.

Livré vendredi 22 février, habité samedi 23, inauguré lundi 25. Le bâtiment situé au 7, rue Guénot à Paris (11e) était très attendu. D’autant qu’il avait attiré l’attention dès sa conception en 2009, en s’annonçant comme le premier immeuble de logement social à énergie positive de la capitale (voir notre article). L’objectif affiché par le maître d’ouvrage, la RIVP, était de « démontrer la faisabilité technique et économique d’un [tel] bâtiment dans le tissu urbain parisien ». « Cette demande inhabituelle nous a poussé dans nos retranchements, explique l’architecte Hélène Bergeron, associée à Laurence Baudouin. Nous avons travaillé avec le bureau d’étude thermique Pouget Consultants dès les esquisses pour que l’immeuble consomme peu et évite les systèmes trop technologiques, trop compliqués, nécessitant trop d’entretien. Ici, pas de ventilation double-flux, les habitants sont libres d’ouvrir la fenêtre s’ils ont chaud et de la refermer s’ils ont froid. »

Produire sur le toit autant que l’énergie consommée dessous

Le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre parlent de bâtiment à énergie positive car, dans les simulations, les 33 kWh d’énergie primaire/m².an produits par les 127 m² de panneaux photovoltaïques installés en toiture dépassent la consommation des cinq postes pris en compte par la réglementation thermique – chauffage, ECS, éclairage, ventilation et auxiliaires – qui s’élève à 32 kWhep/m².an. « Il était nécessaire de produire sur le toit autant que l’énergie consommée sous le toit », rappellent les architectes.

Mais ce bâtiment peut-il prétendre au label Bepos qui impose que les consommations électrodomestiques (téléviseurs, ordinateurs,…) figurent dans le bilan énergétique ? Pour cet immeuble situé en centre urbain dense et s’élevant sur six niveaux, l’exigence imposée par le nouveau label est que la consommation non renouvelable – électrodomestique inclus – ne dépasse pas de plus 70 kWhep/m².an la production électrique photovoltaïque (pour comprendre le détail du calcul, voir notre article). Le bilan énergétique du bâtiment coïncidant bien avec cet écart à l’énergie positive, il pourra être estampillé Bepos.

Les occupants devront normalement assumer des charges de chauffage (air et eau) trois fois inférieures à celles qu’ils auraient dû payer dans un bâtiment RT 2005. Pierre Aidenbaum, président de la Régie immobilière de la Ville de Paris, espère que cet immeuble de 17 logements sociaux aujourd’hui réalisé devienne une « référence » et un « exemple pour le secteur privé ».

FOCUS
Fiche technique

Maîtrise d’ouvrage : Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP).

Maîtrise d’œuvre : Baudouin Bergeron architectes, architectes. Pouget Consultants, BET thermique ; LGX Ingénierie, BET TCE et économie.

Entreprise générale : Francilia.

Entreprises sous-traitantes : Snipca (plomberie et chauffage), CTP (peinture), Vibig (cloisons doublages), Batei (étanchéité), Da Silva frères (isolation thermique extérieure), Vertikal (volets et stores), RMJ (installation de production photovoltaïque), Samson (serrurerie), Batex (bardages métalliques), Ducloux (murs à ossature bois et charpente), Coralec (électricité, hors photovoltaïque), Oleolift (appareils élévateurs).

Surfaces : 1453 m2 Shon, 1765 m2 Shob, 1033 m2 Shab.

Coût des travaux : 3,1 millions d’euros HT.

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